Formation en sécurité au travail : intégrer l’accompagnement social pour plus d’efficacité
Chaque année en France, plus de 600 000 accidents du travail sont déclarés(1). Derrière ces chiffres, il y a souvent une part invisible : des salariés fragilisés par des situations personnelles complexes (logement, santé mentale, précarité, isolement…).
L’accompagnement social en entreprise, souvent incarné par les assistant·e·s de service social du travail, joue un rôle clé pour sécuriser les parcours, anticiper les fragilités et renforcer l’efficacité de la formation en sécurité au travail.
Ce que dit la loi
La formation en sécurité au travail est une obligation légale pour les employeurs (Code du travail, articles L4121-1 à L4121-5). Elle doit permettre aux salariés de connaître les risques auxquels ils sont exposés, les mesures de prévention à adopter, et les bons réflexes à avoir en cas de danger.
Mais pour que ces messages soient compris, intégrés et appliqués, il faut que les salariés soient disponibles psychologiquement et socialement.
En quoi l’accompagnement social renforce-t-il la formation en sécurité ?
L’approche sociale agit comme un levier d’ancrage et de réussite. Concrètement, elle permet de :
✅ Identifier les fragilités en amont (addictions, stress chronique, précarité…) qui peuvent fausser la réception de la formation.
✅ Mieux cibler les besoins : adapter les formats pédagogiques aux réalités du terrain et du public.
✅ Favoriser l’implication des salariés, en prenant en compte leurs contraintes personnelles.
✅ Renforcer les messages de prévention, notamment sur les risques liés à la santé mentale, au sommeil ou à la mobilité.
✅ Assurer un suivi dans le temps, via des relais humains sur site ou à distance.
Un exemple terrain parlant
Dans une entreprise du secteur agroalimentaire confrontée à une hausse des arrêts de travail liés à la fatigue et aux troubles musculosquelettiques (TMS), la direction a fait appel à un service social du travail pour intervenir en complément de la formation en sécurité au travail.
🔍 Constat initial :
Malgré des sessions de formation obligatoires, une partie des salariés postés montrait des signes de désengagement, voire d’épuisement. La prévention des risques ne portait pas toujours ses fruits, car les problématiques personnelles (logement, isolement, garde d’enfants…) impactaient leur attention et leur état de vigilance.
🤝 Action menée :
- Réalisation d’un diagnostic social auprès des équipes postées.
- Mise en place de permanences d’une assistante sociale sur site.
- Collaboration avec les formateurs sécurité pour identifier les salariés à accompagner.
- Réaménagement des plannings pour mieux prendre en compte les contraintes personnelles.
📈 Résultats obtenus :
- Une baisse de 25 % des arrêts pour TMS sur un an.
- Une meilleure adhésion aux messages de prévention.
- Un climat de travail amélioré grâce à une prise en compte globale des risques.
👉 Ce cas, relayé par l’ANACT, illustre comment l’accompagnement social peut amplifier l’impact des actions de formation en sécurité au travail, en levant les freins invisibles à l’appropriation des messages de prévention.
Un enjeu collectif pour les RH, la prévention et le dialogue social
La formation en sécurité au travail ne peut plus être envisagée comme un simple processus descendant, réduit à une série d’instructions techniques. Elle s’inscrit aujourd’hui dans un écosystème global de prévention, dans lequel les RH, les représentants du personnel et les services sociaux jouent un rôle complémentaire.
👥 Les RH, en particulier, sont en première ligne pour anticiper les risques professionnels, adapter les parcours de formation, mais aussi détecter les fragilités sociales ou personnelles qui peuvent interférer avec la sécurité au travail. En intégrant l’accompagnement social dans leur stratégie, elles renforcent la dimension humaine des politiques de prévention.
🤝 Le dialogue social permet quant à lui d’ancrer ces pratiques dans une logique participative. Les représentants du personnel (CSE, référents sécurité…) peuvent relayer les difficultés du terrain, coconstruire les plans d’action et veiller à la prise en compte de l’ensemble des facteurs de risques – y compris extra-professionnels.
🔄 Enfin, les services de prévention et les acteurs du maintien en emploi (médecine du travail, assistantes sociales, ergonomes…) apportent leur expertise pour une approche plus fine, décloisonnée, et centrée sur la réalité des conditions de travail.
👉 Travailler ensemble, c’est faire en sorte que la formation en sécurité ne reste pas un moment isolé, mais devienne un levier durable de performance collective, de bien-être et de prévention des risques.
Conclusion
La formation en sécurité au travail est essentielle, mais elle ne peut être pleinement efficace si elle ne prend pas en compte la réalité sociale des salariés. Intégrer l’accompagnement social dans les démarches de prévention, c’est faire le choix d’une approche globale et humaine, qui considère chaque salarié dans sa complexité.
💡 En mobilisant les RH, les représentants du personnel, les services de santé et les assistant·e·s de service social du travail, les entreprises peuvent transformer leurs actions de formation en leviers durables de sécurité, d’inclusion et de performance collective.
Sources
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