Arrêt de travail : comment les entreprises peuvent soutenir leurs salariés pendant les périodes de convalescence

Lorsqu’un salarié est confronté à un problème de santé qui l’oblige à traverser une période d’arrêt de travail, il est exposé à des défis multiples : rétablir sa santé, maintenir un lien avec son employeur et préparer son retour à l’emploi. Pour l’entreprise, ces absences représentent des moments clés où un accompagnement adapté peut prévenir la désinsertion professionnelle et favoriser une reprise réussie.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une personne a 60% de risque de ne pas retrouver son poste après six mois d’absence (source : Agefiph, 2021). Dès lors, un soutien actif et structuré s’impose. Les assistantes sociales des entreprises jouent ici un rôle crucial en apportant leur expertise et leur proximité.

Identifier les enjeux des arrêts de travail

Un arrêt de travail prolongé, qu’il soit dû à une maladie, un accident du travail ou une maladie professionnelle, entraîne des impacts significatifs pour les salariés comme pour les entreprises.

Pour les salariés, ces périodes d’éloignement peuvent générer :

Une perte de lien avec leur environnement professionnel ;
Un isolement social croissant ;
Une anxiété liée à l’avenir professionnel ;
Des difficultés financières en cas d’indemnisation partielle ou retardée.

Pour les entreprises, les absences prolongées se traduisent souvent par :

Une perte de productivité liée à l’absence de compétences clés ;
Des coûts financiers liés au remplacement temporaire ;
Une perturbation des dynamiques d’équipe.

Une compréhension fine de ces enjeux permet d’agir en amont pour limiter les conséquences négatives et construire un soutien adapté.

La convalescence : une phase de transition cruciale

La convalescence, située entre la fin de la maladie et le retour à une pleine santé, est une étape délicate. Les salariés peuvent être confrontés à des limitations physiques, psychologiques ou sociales qui nécessitent des ajustements spécifiques.

Cette phase soulève souvent des inquiétudes :

Comment préparer la reprise ?
Mon poste sera-t-il adapté à ma situation ?
Quels dispositifs sont disponibles pour m’aider ?

Pour l’entreprise, reconnaître l’importance de cette étape est essentiel. En prenant des mesures d’accompagnement précoces, elle peut réduire le risque de désinsertion professionnelle.

Anticiper la reprise : rendez-vous de liaison et visite de pré-reprise

Des temps d’échanges formels sont prévus pendant l’arrêt et il est essentiel que les salariés et les employeurs s’en saisissent. Ces rendez-vous permettent en effet tout autant de garder le lien avec le salarié, que d’anticiper la reprise de travail en détectant de façon précoce les éventuels freins au retour à l’emploi (restrictions d’aptitudes, fragilités sociale ou psychologique, etc.).

Le rendez-vous de liaison : instauré par la loi Santé de 2021

Depuis la loi Santé du 2 août 2021, les entreprises ont la possibilité de proposer un rendez-vous de liaison aux salariés en arrêt de travail. Le salarié peut lui aussi être à l’initiative de ce rendez-vous. Ce dispositif vise à :

Maintenir un lien pendant l’absence ;
Informer le salarié sur ses droits, notamment en matière de dispositifs d’accompagnement (médecine du travail, service social) ;
Anticiper le retour en abordant d’éventuels aménagements de poste.

Ce rendez-vous facultatif peut inclure la médecine du travail à la demande du salarié. Il constitue une première étape pour une reprise réussie.

La visite de pré-reprise avec la médecine du travail

La visite de pré-reprise, quant à elle, est un levier essentiel pour accompagner la convalescence. Il s’agit d’un examen médical effectué par le médecin du travail pendant l’arrêt de travail. La visite de pré-reprise vise à aider le salarié à reprendre son emploi ou un emploi compatible avec sa situation. Elle est organisée à l’initiative du salarié, du médecin traitant ou de la Sécurité sociale. L’objectif est d’identifier en amont les aménagements nécessaires (horaires adaptés, ergonomie du poste, etc.).

L’assistante sociale peut accompagner le salarié dans cette démarche, en facilitant la communication entre les différents acteurs et en veillant à ce que les besoins spécifiques soient pris en compte.

Le rôle central des assistantes sociales : expertise et proximité

Un soutien individuel et concret

Les assistantes sociales peuvent également prendre l’initiative d’un courrier de mise à disposition pendant l’arrêt de travail, invitant les salariés en arrêt à solliciter leur aide. Cette démarche proactive vise à :

Assurer une prise en charge financière : vérification du versement des indemnités journalières de la Sécurité sociale et des prestations de la prévoyance santé.
Accompagner les démarches complexes : constitution des dossiers d’invalidité, mise en place d’un temps partiel thérapeutique, ou encore accès à des aides financières pour compenser les pertes de revenu.
Apporter un soutien psychosocial : gestion du stress et des incertitudes liées à l’arrêt de travail.

Une expertise des dispositifs sociaux

Les assistantes sociales des entreprises, par leur connaissance des dispositifs, informent et accompagnent les salariés dans la mise en place de solutions adaptées, au bénéfice d’un retour à l’emploi :

Temps partiel thérapeutique : permettant une reprise progressive tout en bénéficiant d’une indemnisation complémentaire ;
Pension d’invalidité : pour les salariés dont la capacité de travail est durablement réduite ;
Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) : facilitant les adaptations de poste et l’accès à certaines aides.

Ces dispositifs, souvent complexes à comprendre pour les salariés, nécessitent un accompagnement personnalisé.

Les assistantes sociales, expertes des démarches sont des alliées essentielles. En travaillant en lien avec la médecine du travail, les ressources humaines et d’autres partenaires (Maison Départementale des Personnes Handicapées, Assurance Maladie), elles contribuent à créer un filet de sécurité autour du salarié.

Les bénéfices d’un accompagnement structuré pour les employeurs

Pour les entreprises, soutenir les salariés en convalescence est non seulement une obligation sociale, mais aussi une opportunité stratégique. Les avantages sont nombreux :

Réduire le risque d’absentéisme prolongé : un retour anticipé et bien préparé évite les ruptures ;
Améliorer le climat social : les salariés soutenus se sentent valorisés, ce qui renforce leur engagement ;
Préserver les compétences internes : éviter une perte de savoir-faire en facilitant le retour à un poste adapté.

Un accompagnement réussi repose sur une collaboration active entre tous les acteurs : employeurs, salariés, médecine du travail et assistantes sociales.

Préparer le retour au travail : un enjeu clé

Anticiper les aménagements

Un retour au travail réussi nécessite souvent des adaptations. Les solutions, discutées en amont lors du rendez-vous de liaison ou de la visite de pré-reprise, doivent être co-construites avec le salarié, la médecine du travail et l’encadrement. Pour faciliter la réintégration professionnelle, un plan de réintégration individualisé peut inclure :

Des aménagements d’horaires, du télétravail ou une période d’adaptation progressive ;
Des formations adaptées pour les salariés dont les compétences doivent être actualisées ou réorientées ;
Des ajustements ergonomiques du poste de travail.

Investir dans l’humain pour une reprise réussie

La convalescence est une phase sensible, mais elle offre aussi l’opportunité de renforcer le lien entre les salariés et l’entreprise. En mobilisant les bons outils – rendez-vous de liaison, visite de pré-reprise, dispositifs sociaux – et en s’appuyant sur des experts comme les assistantes sociales et les médecins du travail, les employeurs peuvent garantir un accompagnement efficace.

Pour les salariés, se sentir soutenus pendant cette période est essentiel pour regagner confiance et sérénité. Pour les employeurs, c’est un investissement stratégique, synonyme de fidélisation et de performance à long terme.

Le soutien des salariés en arrêt de travail ne se limite donc pas à la gestion administrative. Il s’agit avant tout d’une démarche humaine, centrée sur l’écoute, la compréhension et la collaboration.

Vous voulez prendre un appel ?