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Santé mentale au travail

Santé mentale au travail : un enjeu majeur, un rôle clé pour le service social en entreprise

C’est la journée mondiale de la Sécurité et de la Santé au Travail. L’occasion de mettre en lumière un acteur auquel on n’associe pas immédiatement le concept de santé mentale (plutôt associé aux psychologues) alors qu’il est un acteur clef des dispositifs proposés en entreprise. Social et santé mentale au travail… Suivez le guide !

Un coût humain et économique majeur

La détresse psychologique en entreprise n’est pas un phénomène marginal, mais un enjeu de performance et de pérennité.

  • Absentéisme : multiplication des arrêts pour burnout, dépression ou anxiété.
  • Présentéisme : des collaborateurs présents physiquement mais mentalement inefficaces.
  • Turn-over : départs liés à une perte de sens, à des conditions dégradées ou à l’absence de soutien.

Selon l’OMS, la dépression et l’anxiété représentent une perte de 12 milliards de journées de travail chaque année dans le monde(1).

Être proactif plutôt que subir

Mettre en place une culture de prévention de la santé mentale, c’est anticiper les crises humaines et sociales qui peuvent miner la dynamique d’une équipe, voire d’une organisation entière. Une entreprise qui soutient ses salariés dans les périodes de vulnérabilité renforce son attractivité, sa réputation et sa solidité.

Anticiper, prévenir, créer un climat de confiance sont des leviers essentiels pour maintenir l’engagement et le bien-être des équipes. La qualité de vie au travail (QVT) et la prévention des risques psychosociaux (RPS) doivent être intégrées dans la politique globale de l’entreprise.

Un acteur de terrain, expert du lien entre vie privée et professionnelle

L’assistante de service social du travail est un acteur pivot de la prévention en santé mentale. Ce professionnel qualifié, soumis au secret professionnel, propose à la fois écoute, accompagnement et ressource dans les situations de vulnérabilité.

L’assistante sociale en entreprise favorise l’accès aux soins en aidant les salariés à surmonter les freins qui les empêchent de consulter un professionnel de santé – qu’il s’agisse d’un psychologue, d’un psychiatre, ou du médecin traitant. Par son approche neutre, objective et sans jugement, elle aide les personnes à enclencher une démarche de soin.

Ses missions :

  • Évaluer la situation globale du salarié (santé, finances, famille, logement…).
  • Accompagner individuellement lors d’une crise (deuil, burnout, annonce d’une maladie, accident, séparation…).
  • Informer et orienter vers des dispositifs adaptés (RQTH, CPAM, psychiatres, CMP, associations spécialisées, etc.).
  • Soutenir les collectifs de travail lors d’événements sensibles (plan social, décès, conflit, rumeurs…).
  • Participer aux dynamiques QVT, aux instances de dialogue social et aux plans d’action de prévention.

L’assistante sociale constitue ainsi un tiers de confiance au cœur de l’organisation. Présente à la fois sur le plan humain et organisationnel, l’assistante sociale du travail permet de réduire les risques de désinsertion professionnelle, de restaurer la confiance et de prévenir les arrêts longue durée ou ruptures de parcours.

Une présence rassurante, un regard extérieur

Grâce à son expertise, l’assistante sociale identifie les signaux faibles, détecte des problématiques émergentes, et accompagne les salariés à toutes les étapes de leur parcours : entrée, maintien, retour ou fin de contrat.

Elle constitue aussi un relais précieux entre les différents services de l’entreprise (RH, médecine du travail, direction, CSE) et les partenaires extérieurs (CPAM, Pôle emploi, MDPH, associations spécialisées).

Elle peut également préconiser la mise en place d’un service d’accompagnement psychologique au sein de l’entreprise, en suggérant par exemple le recours à un service de psychologues. Lorsque ces professionnels sont déjà présents, elle travaille en partenariat avec eux, dans une logique de complémentarité et de coordination.

Parce qu’un bon climat social ne repose pas uniquement sur des indicateurs ou des sondages de satisfaction, mais sur des actions concrètes et humaines, il est essentiel de créer les conditions d’un environnement bienveillant et soutenant. Le service social du travail joue ici un rôle clé : à la croisée du soin, de l’accompagnement et de la prévention, il agit pour faire évoluer les pratiques, sensibiliser les équipes, et construire une culture d’entreprise plus inclusive et attentive aux fragilités.

Voici quelques leviers d’action pour transformer l’intention en impact concret, et faire de l’accompagnement social un moteur du bien-être au travail.

Sensibiliser : briser les tabous

  • Mener des campagnes d’information en interne : affiches, newsletters, vidéos, interventions d’experts.
  • Favoriser la parole : créer un climat bienveillant et valoriser des témoignages anonymes.
  • Lutter contre la stigmatisation en promouvant des semaines de sensibilisation (semaine QVCT, Journée mondiale de la santé mentale…).

Former pour détecter et agir tôt

  • Former les managers de proximité : pour reconnaître les signes de souffrance, savoir réagir sans jugement.
  • Mettre en place des pairs aidants ou des référents bien-être dans les services, qui seront identifiés comme collaborateurs ressources.
  • Proposer et déployer les Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) auprès de salariés volontaires, une formation citoyenne qui permet de détecter les signaux d’alerte, écouter sans juger et orienter vers les ressources adaptées.

Agir via les politiques sociales internes

Favoriser un meilleur équilibre vie professionnelle / personnelle, avec des mesures concrètes adaptées aux situations de vie :

  • Salariés aidants : télétravail, dons de jours entre collègues.
  • Nouveaux embauchés : accompagnement renforcé, tuteur identifié.
  • Familles monoparentales : télétravail, aides pour les activités périscolaires via le CSE.
  • Futurs retraités : entretiens psychosociaux pour préparer la transition.

Être attentif aux moments critiques et événements de vie :

  • Deuil
  • Retour d’arrêt maladie
  • Séparation
  • Annonce d’une maladie grave ou d’un handicap
  • Etc.

Mettre à disposition des outils concrets

  • Mettre à disposition des assistants sociaux, en présentiel ou à distance.
  • Mettre à disposition un service de psychologues du travail / lignes d’écoute.
  • Désigner des référents QVT, chargés de porter les sujets du bien-être au travail.
  • Profiter des temps forts, comme la Semaine de la QVCT, pour ancrer des actions durables.

Ces dispositifs permettent à la fois d’accompagner individuellement les salariés en difficulté, et de porter des projets collectifs en faveur du bien-être au travail.

Aujourd’hui, la santé mentale est l’un des piliers fondamentaux de la santé globale des individus. Or, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

Ces données traduisent un besoin urgent de prévention, d’écoute, de prise en charge, mais aussi d’information et de lutte contre les représentations erronées.

En France, la santé mentale a été décrétée comme la Grande cause nationale pour 2025.

Numéros d’urgence à connaître

  • 15 : SAMU – En cas de situation critique ou d’urgence vitale
  • 31 14 : Numéro national de prévention du suicide – Anonyme, gratuit, 24h/24

Ressources utiles

  • www.pssmfrance.fr : tout savoir sur la formation Premiers Secours en Santé Mentale.
  • www.anact.fr : Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.
  • https://www.unafam.org/ : Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques
  • https://santepsy.etudiant.gouv.fr/ : plateforme de soutien psychologique pour les jeunes
  • https://monsoutienpsy.ameli.fr/ : dispositif qui propose jusqu’à 12 séances d’accompagnement psychologique chez un psychologue partenaire. La séance coûte 50 euros. Elle est remboursée à 60 % par l’Assurance Maladie. 

La santé mentale n’est plus un tabou. Elle est au cœur de nos vies, de nos relations, de notre capacité à travailler et à vivre dignement. Les entreprises, à travers leurs politiques RH et sociales, ont un rôle déterminant à jouer. Le service social en entreprise, en tant qu’acteur de proximité, de médiation et de prévention, est l’un des piliers de cette stratégie. À l’occasion de la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, rappelons que prendre soin des autres, c’est aussi permettre à chacun de trouver sa place, en confiance, au travail comme ailleurs.

Assistante sociale du travail depuis plus de 15 ans, Frédérique est désormais Secouriste en Santé Mentale. Elle a à cœur d’accompagner les salariés dans la résolution de leurs difficultés et les entreprises dans leurs enjeux sociaux. 

Sources

➜ Pour en savoir plus sur le service SocialDirect, c’est ici.

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