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Reconversion professionnelle : comment rebondir à la suite d’un problème de santé ?

Quand un handicap ou un problème de santé survient, il peut arriver malheureusement qu’on ne soit plus en mesure d’effectuer son travail. Après la période de soin et d’arrêt maladie, vient le moment de repartir de l’avant. Même si l’état de santé est stabilisé, on peut hélas parfois garder des séquelles sur le long terme qui diminuent notre capacité à travailler comme nous le faisions auparavant. Voici quelques éléments pratiques pour aborder sereinement cette nouvelle étape de vie professionnelle.

Reprendre mais autrement

De nombreux dispositifs existent pour nous permettre de reprendre notre travail, comme l’aménagement du poste, l’étude ergonomique, les aides de l’AGEFIPH (Association de Gestion du fonds pour l‘insertion des Personnes Handicapées) quand on est reconnu travailleur handicapé…

Tout doit être fait pour nous permettre de reprendre notre activité dans des conditions compatibles avec notre état de santé. L’employeur a par ailleurs une obligation de reclassement qui l’oblige à faire tout son possible pour nous proposer un autre poste.

La reconversion

Néanmoins, parfois, la reprise de notre travail n’est plus possible et le reclassement non plus. La sécurité sociale, peut nous octroyer une pension d’invalidité, qui nous donnera une sécurité financière. On pourra alors envisager une reconversion professionnelle.

Cette reconversion peut aussi être anticipée dès la période d’arrêt de travail, quand, à l’occasion d’une visite de pré reprise auprès du médecin de santé au travail, on s’aperçoit que la reprise au poste ne sera pas possible.

Quels dispositifs utiliser pour se reconvertir ?

Le bilan de compétence

C’est souvent la première étape d’une reconversion. Le bilan de compétence permet de faire un point sur sa carrière, ses motivations et ses compétences, pour construire un nouveau projet professionnel en étant accompagné. Certains centres de bilan de compétences sont spécialisés dans le handicap et peuvent ainsi prendre en compte les contraintes médicales. Un bilan des capacités fonctionnelles pourra également aider à se projeter.

Le bilan de compétence peut être financé par l’employeur, par le CPF (compte personnel de formation) ou encore par Pôle Emploi (Cap Emploi), lorsqu’on est reconnu travailleur handicapé.

L’APEC (Association pour l’emploi des cadres) propose aussi des bilans sous différentes formes pour les cadres qui souhaitent se reconvertir.

La CRPE (Convention de rééducation professionnelle en entreprise)

La CRPE est une formation pratique et tutorée qui permet d’apprendre un nouveau métier dans son entreprise d’origine ou dans une autre entreprise.

D’une durée maximale de 18 mois, elle est mise en place à l’issu de l’arrêt de travail et encadrée par l’assurance maladie. Elle peut être proposée par l’assurance maladie, le service de prévention et de santé au travail ou encore par Cap Emploi dans le cadre de l’accompagnement des travailleurs handicapés.

Une convention tripartite est signée entre l’employeur, le salarié et l’assurance maladie.

La formation continue

Réussir une reconversion implique généralement de passer par la case formation. De nombreux dispositifs existent pour financer une formation, voici les principaux :

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)

Cette démarche peut être très utile en cas de reconversion professionnelle puisqu’elle évite de devoir repasser sur les bancs de l’école pour réapprendre des savoirs déjà maîtrisés.

En effet, la VAE consiste à faire reconnaître ses compétences et ses connaissances pour les convertir en un diplôme équivalent. Cela suppose que l’expérience professionnelle corresponde déjà au référentiel du diplôme visé. La validation d’une VAE permet donc d’obtenir un diplôme, un titre, une qualification professionnelle ou des dispenses d’épreuves. Pour entamer une démarche VAE, il faut prévoir les frais d’inscription de l’organisme certificateur, entre 200 et 800€ en moyenne en fonction du niveau du diplôme souhaité.

Par ailleurs, un accompagnement pour construire le dossier peut s’avérer nécessaire. Les frais sont généralement compris entre 400 et 2000€. Ce coût peut être, notamment, pris en charge par l’entreprise, le CPF (compte personnel de formation) ou l’AGEFIPH.

L’accompagnement peut se réaliser pendant ou hors temps de travail. Si cela se passe durant le temps de travail, l’accord de l’employeur est obligatoire.

Se former pendant l’arrêt de travail ?

Afin d’anticiper une reconversion, alors même qu’on est encore en arrêt de travail, il est possible de suivre des actions de formation, de bilan de compétence, de VAE ou d’apprentissage.

Pour cela il faut obtenir l’accord écrit de son médecin traitant et de la CPAM (caisse primaire d’assurance maladie). La durée de la formation doit être compatible avec la durée prévisionnelle de l’arrêt de travail pour que la CPAM donne son accord. On peut aussi suivre des actions auxquelles la CPAM participe. Il s’agit des actions liées à l’évaluation, l’accompagnement, l’information et le conseil.

Ces actions d’accompagnement comprennent notamment l’essai encadré. Cet essai permet au bénéficiaire, d’évaluer, pendant l’arrêt de travail, au sein de son entreprise ou d’une autre entreprise, la compatibilité d’un poste de travail avec son état de santé.

L’accompagnement par Cap Emploi

Enfin on peut citer l’accompagnement réalisé par Cap Emploi, qui peut nous aider à nous reconvertir quand on est reconnu travailleur handicapé.

Cap Emploi, peut notamment aider à construire le projet de formation et ensuite à mettre en contact avec des entreprises qui cherchent à embaucher des travailleurs handicapés.

Une transition essentielle à bien accompagner

En définitive, de nombreux dispositifs existent pour favoriser la reconversion professionnelle à la suite d’un problème de santé. Mais c’est le plus souvent un profond bouleversement, qui peut générer beaucoup d’anxiété, une baisse de l’estime de soi, de l’inquiétude sur sa capacité à être autonome…

Il est important de se rappeler que l’accompagnement est primordial dans la réussite d’une reconversion. Un accompagnement à la fois technique, pratique et empathique. C’est bien une des missions de l’assistant social quand il accompagne des salariés en entreprise. Il est alors l’un des maillons essentiels de ce nouveau départ professionnel, que ce soit par un aménagement de poste existant ou une reconversion. Par sa connaissance des dispositifs, il saura nous aiguiller et nous apporter un soutien dans cette période de transition.

Julien Repiton, Co-fondateur SocialDirect

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